Ménopause : Une Histoire de Transformation et d'Acceptation

Dans cet article, je partage mon expérience personnelle de la ménopause, une période marquée par des transformations physiques et émotionnelles. À travers mon récit, découvrez comment j'ai navigué les défis de la prise de poids, des douleurs articulaires et des bouffées de chaleur, tout en apprenant à accepter et à aimer mon nouveau corps. Ce témoignage sincère et authentique vise à inspirer et à réconforter toutes les femmes qui traversent cette étape naturelle de la vie.

Saloua G.

5/12/20246 min read

ménopause
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La ménopause est une étape inévitable dans la vie de chaque femme, marquée par de nombreuses transformations physiques et émotionnelles.

Dans cet article, je vous raconte ma propre expérience de la ménopause : un récit de changement, de défi et d'acceptation.

Le Poids de la Transformation

Depuis que j’étais toute jeune, j'ai toujours été de corpulence très mince, oscillant à peine entre 50 et 55 kg, et c’est ainsi que je me suis toujours vue. Même enceinte de ma fille, au neuvième mois de grossesse, je pesais moins de 63 kg et après l'accouchement j'ai tout de suite retrouvé mes 50 kg. J’ai très rapidement réussi à rentrer dans mes jeans en taille 36, et ma peau a aussitôt retrouvé sa fermeté, malgré mon absence de pratique sportive à l’époque.

Je mangeais toujours à ma faim, sans me priver de gras, de sucre, ni de soda, et je ne prenais jamais de poids. J'étais en bonne santé, rarement fatiguée, et je me sentais capable de soulever des montagnes.

C'était le seul corps que j'avais connu, et il m'a accompagnée jusqu'à mes 49 ans. C'est quasiment du jour au lendemain que les transformations sont arrivées, d'une manière violente et difficile à assumer.

En moins de trois ans, ma balance affichait une vingtaine de kilos supplémentaires, ce qui s’est avéré être une expérience nouvelle et totalement perturbante pour moi. Je regardais mes vêtements avec tristesse et peut-être même une pointe de colère, car je refusais d'assumer ces kilos en plus, qui transformaient mon apparence à vue d’œil.

Cependant, malgré mon aversion initiale pour ce nouveau corps, j'ai fini par me résigner au fil du temps, et par accepter ce nouveau reflet dans le miroir. Je porte aujourd'hui les vêtements qui me font plaisir, et non pas ceux qui conviennent à mon âge, selon les normes dictées par la société.

En été, j’ai repris du plaisir à porter mes maillots de bain deux pièces, sans me soucier du regard des autres, malgré un ventre et des cuisses à la morphologie méconnaissable. J'ai peu à peu réussi à me convaincre qu'il s'agit d'une transformation naturelle liée à divers facteurs, et qu’il est inutile de souffrir des conséquences d’un phénomène inévitable. Avec cette nouvelle perspective, j'ai appris à apprécier mon corps autrement.

La prise de poids s’est également accompagnée de douleurs articulaires à différentes zones de mon corps. Presque toutes mes articulations ont commencé à être me faire mal en même temps. Pieds, genoux, hanches, épaules, chaque effort physique pouvait se transformer en un véritable supplice.

Lorsque tous ces désagréments ont commencé à s’installer, mon cerveau a opposé une véritable résistance, en refusant catégoriquement ce poids imposant, et en s’acharnant à vouloir mouvoir ce corps comme il le faisait avant, tandis que chaque mouvement lui rappelait la nouvelle réalité.

Bouffées de Chaleur : Une Nouvelle Compagne Nocturne

En plus de la prise de poids et des douleurs articulaires, les bouffées de chaleur ont commencé à s'installer doucement à partir des années de péri ménopause. Pendant quatre ans, elles étaient là, bien présentes, mais tout à fait supportables. Elles me surprenaient à tout moment de la journée, le matin au petit déjeuner, à la faculté alors que je donnais en cours, lors d’une réunion de famille, ou à n’importe quelle occasion.

C’était à la fois singulier et totalement amusant de me retrouver à transpirer en plein mois de décembre, alors qu’il faisait moins de 10 degrés ! Mon arme redoutable était alors mon petit éventail pliable qui ne quittait plus mon sac. Pendant des années, ce simple accessoire était mon plus bel allié, et m’a permis de combattre ces bouffées de chaleur avec du style, et même avec le sourire !

Mais, voilà que ce désagrément s’est avéré être une simple partie de plaisir par rapport à ce que j’ai commencé à endurer quatre ans plus tard, lorsque ces invitées ont totalement envahi mon quotidien, et particulièrement mes nuits de sommeil.

Moi qui avais l’habitude de dormir paisiblement, je me suis retrouvée à me réveiller toutes les nuits, trempée de sueur, les cheveux collés au visage et un sentiment de soif irrésistible. De surcroît, ces nuits agitées ont commencé à affecter mon énergie quotidienne.

Les hormones, prendre le risque pour inverser le cours du temps

Initialement, au début du processus, mon médecin de l’époque m’avait proposé une supplémentation hormonale, que j'avais alors refusée, préférant laisser la nature suivre son cours.

Pour moi, cette décision était en parfaite harmonie avec ma philosophie et ma vision de la vieillesse, qui consistait à ne pas s'acharner contre les signes du temps qui passe.

Néanmoins, face à l'intensification des symptômes, je n’ai trouvé d’autre recours que d’accourir vers mon médecin pour lui faire part de ce nouveau quotidien gênant, marqué par les bouffées de chaleur et la transpiration.

Il m'a alors proposé un traitement hormonal, après m’avoir fait subir un examen médical approfondi et un bilan sanguin. Mon médecin m’a bien rassurée sur le fait que j'étais une bonne candidate pour ce traitement par rapport aux risques de la prise d’hormones, et ce au vu de mes antécédents et de mon état de santé actuel.

Il m'a expliqué en détail les dangers potentiels qui peuvent être associés à ce type de traitement chez certaines femmes. Ensemble, nous avons pesé le pour et le contre, en considérant les risques par rapport à la qualité de vie. Nous avons finalement décidé, d’un commun accord, de tester ce traitement pendant six mois, et de refaire un point par la suite.

Miracle ! Dès le dixième jour de traitement, mes symptômes ont commencé à disparaître de manière spectaculaire. Dois-je m'en réjouir ? Oui et non. Oui, parce que ma vie est en train de changer positivement au moment où je vous écris. Non, car je ne sais pas ce qui se passera une fois que j'arrêterai le traitement, et je dois avouer que l’alternative de revivre ces moments de gêne me fait un peu peur.

Accepter et Avancer

Paradoxalement, malgré les défis physiques, je me trouve belle et en paix avec moi-même.

Aujourd'hui, je fais de mon mieux pour rester active malgré les douleurs. Je marche quotidiennement et je m'efforce de vivre pleinement. Contrairement à beaucoup d’autres femmes, je n'ai pas ressenti de changements d'humeur liés à la ménopause, seulement une pointe de tristesse de temps en temps, peut-être due à d'autres soucis personnels.

Qui dit ménopause dit nouvelle apparence, nouvelle morphologie, relâchement de la peau et beaucoup d’autre micro-changements qui se produisent à tous les endroits du corps. A mon avis, si une femme est en paix avec elle-même, en accord avec son âge et avec le temps qui passe, elle ne devrait pas être touchée moralement par ces transformations. C’est une question de philosophie de la vie : ne pas s’en faire, avancer, ne pas s’arrêter sur des détails et voir le positif dans chaque aspect de l’âge.

Je crois que l'important est de trouver un style qui nous convient, et de nous sentir bien dans notre peau. La ménopause est une étape naturelle de la vie, et l'accepter permet de vivre cette phase avec sérénité et dignité.

La société n’est certes pas tendre avec la femme qui traverse cette période de la moitié de vie, puisqu’elle l’invisibilise, l’occulte et fait comme si cette femme n’existait pas. C’est en effet un âge spécial, où nous ne sommes ni assez jeunes ni assez vieilles.

La femme en période de ménopause est difficile à caser dans une catégorie. Elle est professionnellement active, pas encore à la retraite, elle gagne sa vie, elle ne peut plus procréer, ses enfants ont grandi, ses parents peuvent être encore vivants et elle a encore une vie sociale et amoureuse.

Tous ces paradoxes font de cette période un moment spécifique de notre vie, pendant lequel nous devons nous battre contre les idées reçues, tout en luttant pour supporter les désagréments physiques qui s’imposent à nous.